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Le blog du CPIE Pays basque

7 mars 2014

Les pierres racontent St Jean Pied de Port

Notre promenade dans les rues de la vieille ville démarre Porte d'Espagne. Construite au milieu du 19e siècle, la porte d'Espagne est, entre autres, la voie de franchissement des Pyrénées empruntée par les pèlerins de Compostelle.

SAM_0236Les remparts dans laquelle la porte est intégrée ont été construits avec le grès rouge (type de la Rhune) provenant de la carrière située au nord de l'Arradoy. Comme nous l'explique Jean-Claude, la couleur rouge de cette pierre provient du fer qu'elle contient. Les remparts comportent également du grès blanc pour apporter la solidité à l'édifice.

En descendant la rue d'Espagne, nous nous arrêtons devant une maison typique de la vieille ville. Comme les remparts, l'encadrement de la porte comporte des pierres de grès rouges et de grès blancs. Certaines sont rayées donnant un côté décoratif à l'ensemble. Ce phénomène appelé laminations entrecroisées est le résultat de dépôts de sable sur des millions d'années. C'est alors que Jean-Claude part dans ses explications qui nous ramènent 240 millions d'années en arrière du temps où tous les continents n'en faisaient qu'un, la Laurasie. Ça y est, nous l'avons perdu ! Non, notre ami sait raison garder et il nous emmène vers d'autres lieux.

laminationsA hauteur de l'église Notre-Dame du-Bout-du Pont, nous faisons halte devant une roche volcanique verte, l'Ophite. Cette roche est très solide et est utilisée généralement dans la construction de routes et autres ballasts de voies ferrées. Ici, c'est l'église et plus haut la Citadelle qui ont été bâtis contre ces roches en raison de leur solidité et de la durée de la construction.

En montant la rue de la Citadelle, nous observons tout le long les belles bâtisses dont une possède une pierre avec la signature d'un compagnon tailleur de pierres. Nous faisons un arrêt à la porte Saint-Jacques, classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Unesco depuis 1998. Bon, là j'avoue que je suis incapable de vous rapporter les propos de Jean-Claude car une participante passionnée par le sujet et moi-même, nous nous sommes attardées sur le signe du compagnon.

signature compagnonArrivés à la Citadelle, nous passons un moment au point de vue de la demi-lune royale d'où nous pouvons admirer le panorama sur la vallée. Face à nous, l'Arradoy et ses terrasses de vigne. C'est l'occasion pour Jean-Claude de nous rappeler que ce vignoble de montagne existe depuis le début du XIIe siècle grâce aux moines de l'Abbaye de Roncevaux qui se devaient d'offrir le gîte et le couvert aux pèlerins de Compostelle. Après avoir énumérer les éléments du paysage (montagnes, cols, frontière avec l'Espagne...), et avant de retourner à notre point de départ, Jean-Claude tient à nous montrer une autre pierre utilisée dans la construction des remparts : la Cargneule, une roche sédimentaire carbonatée d'aspect vacuolaire (caverneuse) provenant ici de la carrière de Lecumberry (Les Arbailles).

SAM_0261L'après-midi touche à sa fin, nous faisons le chemin en sens inverse jusqu'aux voitures. Il nous reste plus qu'à remercier Jean-Claude pour cette visite instructive et conviviale comme toujours.

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14 septembre 2013

Le puits salé d'Ugarre et les sources de la Nive

AVEC Jean-Claude ROUX, géologue à l'association « Les Pierres du Pays basque ».

Cet après-midi là, nous avons fait rendez-vous au marché couvert de St Jean Pied de Port pour ensuite nous rendre tous ensemble à Estérençuby. Le soleil est de la partie. Au programme : la découverte d'un puits salé et des sources de la Nive. L'eau est à l'honneur.

SAM_3251Autrefois situé sur la commune d'Aincille, le puits salé d'Ugarre, plus connu sous l'appellation de Saline d'Ugarre, se trouve à Estérençuby sur la route d'Iraty. C'est un puits qui remonte de l'eau salé. Quand il pleut, une partie de la pluie traverse la couche de sel à 4-5 mètres de profondeur et va ressortir au niveau du puits chargée en sel.

La saline d'Ugarre est connue dès le XVIIe siècle mais certaines traces attestent de sa présence au moyen âge. Elle fut réunie au domaine royal en 1683. Jean-Claude nous a raconté comment Louis XIV a perdu son procès contre la population et fut condamné en 1689 à restituer la Saline aux propriétaires. Ceux-ci devaient prouver que le puits leur appartenait et après des années de recherche notamment aux Archives de Pampelune, les propriétaires ont pu attester, documents à l'appui, que le puits était leur possession.

SAM_3247La Saline appartenait à 21 familles actionnaires qui l'exploitaient à des fins de consommation locale. Les installations étaient sommaires : de simples chaudières pour faire évaporer la saumure. Le puits sera exploité jusqu'en 1945.

Il y eut un projet de petit établissement de station thermale à l'emplacement actuel du parking de l'hôtel « Les sources de la Nive » mais ce projet n'a jamais vu le jour en raison notamment des kilomètres de canalisation qu'il aurait fallu installer.

 

SAM_3259Après la délicate traversée à pied de la rivière Ugarre, nous reprenons les voitures pour nous rendre cette fois au dessus du restaurant des Sources de la Nive. Quelques kilomètres à pied plus loin, nous arrivons aux Sources de la Nive. Comme nous l'explique Jean-Claude, il s'agit d'une exurgence (l'eau sort pour la première fois de terre). L'eau s'infiltre dans la forêt d'Orion 500 m plus haut, va dissoudre les calcaires dans lesquelles elle circule pour ensuite ressortir de terre. Ces terrains plus ou moins imperméables sont de nature plus résistantes. On trouve notamment dans ces calcaires des roches siliceuses. Nous apercevons l'endroit précis d'où ressort l'eau et plus haut la grotte des sources de la Nive prisée des spéléologues.

L'après-midi s'achève, il est temps de rentrer. Encore de passionnantes découvertes du patrimoine naturel local que le CPIE Pays basque et ses partenaires s'attachent à faire partager pour le respect de la Nature.

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13 septembre 2013

Le jardin au naturel

Visite du jardin du Trocoeur à Bardos avec Jean-Pierre AUFFRET, formateur au compostage et au jardin naturel à l'association A.I.M.A. à Bardos. Et avec Valérie, Ema et Laurent, salariées et stagiaire à A.I.M.A. 

SAM_3187A.I.M.A. (Allons Imaginer un Monde d'Amitiés) est une association humanitaire et caritative créée en 2002 avec pour vocation première l'envoi de camions d'aide matérielle en Lettonie.

En 2009, afin d'aider aussi les familles françaises dans le besoin, l'association a crée un lieu solidaire de troc, avec les valeurs fortes de solidarité, de convivialité et d'anti-gaspi : le Coin du trocoeur. Toute personne peut adhérer à AIMA (5 euros par an) pour utiliser ce service. Le trocoeur apporte un sac rempli d'objets en excellent état (vêtements de saison, chaussures, livres, bibelots, jouets...) qu'il peut troquer avec d'autres objets du magasin. Chaque trocoeur a sa carte, sur laquelle sont inscrits les points acquis et les points retirés lorsqu'il prend quelque chose dans le magasin. De plus, des braderies sont organisées tous les trimestres, afin de financer les salaires et les transports vers la Lettonie.

SAM_3190Enfin, en 2010, A.I.M.A. a créé un jardin solidaire naturel, de production de légumes anciens, de formation et d'accueil pour publics en grande difficulté ainsi que pour les scolaires : LE JARDIN DU TROCOEUR. On peut également y troquer des semences, des plants, vivaces, pots, légumes... et trouver des informations autour de la biodiversité... Un atelier (bouturage, plantes médicinales et aromatiques, semis...) est organisé un samedi matin par mois, animé par Jean-Pierre AUFFRET et avec la collaboration de Valérie et Ema.

C'est donc pour découvrir ce jardin au naturel exemplaire que le CPIE Pays basque a organisé cette sortie autour du jardinage et du compostage. D'entrée, nous nous sommes sentis à l'aise. L'accueil fut chaleureux, nous avons même eu droit au café et aux petits gâteaux servis sous la tonnelle. Devant nous, le jardin. Et quel jardin ! Des fleurs, des fruits, des légumes, des papillons, des abris à insectes... Il y a de la vie dans ce jardin. De l'amour et de la passion aussi. Car nos hôtes en sèment partout. Et ça se voit rien que dans la façon dont ils en parlent. Ils ont répondu à nos nombreuses questions en nous prodiguant de précieux conseils. Comme par exemple le paillage qui consiste à recouvrir le sol sans jamais laisser la terre à nue. Les matériaux organiques et minéraux de la paille (ou tontes de gazon, feuilles mortes...) nourrissent et protègent le sol. Le paillage limite la pousse des herbes dites mauvaises, il limite les arrosages, il protège le sol de la chaleur et du froid...

SAM_3200Autre conseil : ne pas retourner la terre comme nous avons tendance à le faire à tort. En effet, en faisant cela, nous désorganisons le sol et le travail des vers qui aèrent la terre grâce à leur propre activité biologique. Et cela nous évite les douleurs lombaires en fin de journée ! Nous pouvons cependant décompacter la terre en utilisant des outils comme la grelinette ; cela nous permettra ensuite de désherber plus facilement à la main.

Sur l'aire de compostage, Jean-Pierre nous a présenté différents composteurs et expliqué les différentes étapes du compostage. Un bon compost est composé à 50 % de carbone (décomposition lente) et à 50 % d'azote (décomposition rapide). Il doit être ni trop humide ni trop sec. Et il faut régulièrement le mélanger. Nous avons pu observer les lombrics en plein action et constaté que le compost bien équilibré ne sent pas mauvais.

SAM_3233La visite nous a fait prendre conscience que nous faisons beaucoup d'erreurs dans nos propres jardins. Prenons le temps d'observer la nature pour en tirer ses enseignements.

Pour en savoir plus sur le jardinage et le compostage, A.I.M.A. organise un samedi matin par mois un atelier d'initiation de 10h à 12h. Inscriptions obligatoires au 06 83 56 54 49. http://www.aima.letrocoeur.org

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2 août 2013

Elhorrieta

Après quelques belles journées de canicules, un léger redoux est très appréciable pour notre balade de la journée. Rendez-vous donné à la place de la mairie de Baigorri à 9h, le départ de la randonnée est au col d'Izpegi.Délimitation_sites

Un petit topo s'impose avant de commencer la randonnée avec notamment la présentation du site Natura 2000 sur lequel nous nous trouvons. Mais qu'est ce que Natura 2000 ? Il s'agit d'un réseau Européen de sites naturels reconnus pour la présence d'espèces, d'habitats et/ou d'habitats d'espèces rares et menacés. Ces sites sont désignés au titre de deux directives : la directive habitat qui, comme son nom l'indique, confère une importance au site pour la présence d'habitats et d'habitats d'espèces remarquables, et la directive oiseau qui classe des sites par rapport à l’intérêt qu'ils présentent en matière d'accueil d'espèces d'oiseaux dont la liste est fixée par arrêté ministériel.

Ici, nous sommes à la fois sur une Zone Spéciale de Conservation (désigné au titre de la directive habitat) et sur une Zone de Protection Spéciale (directive oiseau) de respectivement 19 500 et 14 800 ha. Ce sont donc une multitude d'habitats et d'espèces de faune sauvage que nous pourrons découvrir tout au long de cette promenade.

Notre premier arrêt se fait au sein de la forêt de Nekaitz. Cette forêt monospécifique de Hêtres fait parti des habitats désignés comme étant d'intérêt communautaire par la directive habitat. Ce milieu est désigné sous le nom de Hêtraie acidiphile montagnarde à Houx. Ce sont des forêts propres au domaine atlantique bien arrosé à une altitude supérieure à 500 m. Selon les cahiers d'habitats, la valeur écologique de ce milieu n'est pas extraordinaire dans le sens où il est en général bien représenté. Les faciès à Houx sont cependant important compte tenu de leur état résiduel.

divers 2013 041Il est important de parler de l'histoire de ces forêts fortement liée au passé minier et industriel de la vallée. En effet, l'exploitation minière qui date de l'antiquité jusqu'au XXème siècle, nécessita une grande quantité de charbon issu directement des forêts de la vallée. On peut encore trouver des emplacements où le charbon était fabriqué dans les forêts même.

Une fois la forêt traversée, nous nous retrouvons dans des landes à bruyère. C'est l'occasion de s'initier à l'identification des quelques six espèces que l'on peut trouver dans nos montagnes basques. Il s'agit là de Landes ibéro-atlantiques thermophiles. Représentées sur l'ensemble du site Natura 2000, ces landes se trouvent sur des versants en général bien exposées. Les stations où elles sont représentées, se caractérisent par un sol peu profond à squelettique et acide (pH:5,5). Landes plus ou moins humides dont le cortège d'espèces accompagnatrices est un bon indicateur du caractère Atlantique (Agrostis curtisii, Arrhenaterum thorei, Potentilla montana, Polygala serpyllifolia,...). Les éricacées dominent avec une forte présence d'Erica cinerea et Erica vagans, moins représentée Daboecia cantabrica et pour les stations les plus humides, Erica ciliaris et Erica tetralix. Dans la plupart des cas, ces landes atlantiques prennent une forme de mosaïque combinant touffes d'Ajoncs (Ulex europaeus, Ulex galii et Ulex minor), éricacées et graminées (Agrostis setacea, Pseudarrhenatherum longifolium). Ces landes secondaires sont issues de la dégradation de la forêt (C. Vanden Berghen) puis ont été maintenues par un pâturage extensif d'espèces rustiques d'ovins et bovins. Elles peuvent être qualifiées de landes pastorales. Landes anthropiques qui peuvent évoluer de façon naturelle soit vers des chênaies acidiphiles dans le cas où elles se situent en dessous de 800m, soit vers des hêtraies au delà de cette limite.

divers 2013 050Une fois tout cela expliqué, nous filons tout droit vers Elhorriko kaskoa pour l'heure du repas, du moins, pour ceux qui ont pensé à l'amener ! Après un petit échange sur le ton de la rigolade sur « est ce que le CPIE a précisé qu'il fallait apporter le pique-nique ? » (réponse : oui), un élan de solidarité permet à nos « têtes en l'air » de pouvoir reprendre des forces.

Afin de permettre à chacun une digestion douce, un petit topo sur les rapaces du Pays basque s'impose avant de repartir. Nous mettons plus particulièrement l'accent sur nos trois vautours à savoir le Vautour fauve, le Vautour percnoptère et le Gypaète barbu. Dans le but de reconnaître chacun de ces rapaces en vol, une petite leçon de silhouettes est proposée.

C'est ensuite le moment d'entamer le retour en faisant un petit détour par le col d'Elhorrieta pour parler de monuments mégalithiques protohistoriques : les cromlechs. Ce sont des cercles de pierres enfoncées verticalement dans la terre et à l'intérieur desquels se trouvent les restes incinérés, en forme de cendres déposées dans des poteries, des paniers ou de simples trous. En réalité, d'après le docteur Blot qui a longuement étudié les monuments mégalithiques en Pays basque, il s'agirait de cénotaphe c'est à dire un monument ne contenant pas de corps.

DroseraSur le retour, nous trouvons entre le col d'Elhorrieta et celui de Nekaitz des têtes de bassin qui forment de très belles zones humides. Les conditions particulières de ces milieux sont à l'origine de la présence d'espèces de flore qui ont su développer des techniques originales pour se nourrir. Par exemple, la sphaigne, qui constitue un tapis dense au sein de ces zones humides, libère des ions d'hydrogène pour se nourrir. Le principe est simple. Tout élément est neutre. En libérant des ions H+, la sphaigne devient négative. Elle va donc attirer les ions NPK qui eux sont positifs. Cette méthode permet de capter le peu d'élément nutritif qui est présent dans ces milieux anaérobiques.

Autre cas particulièrement intéressant, celui de la Drosera. Cette petite plante carnivore créée une attraction visuelle pour les insectes grâce à sa coloration rouge et vert pomme. Les insectes, attirés par ces couleurs vives, vont venir se poser sur la plante. C'est alors qu'ils vont se coller dans une sorte de glu disposée au bout de longs cils. Une fois piégé, la carapace externe de l'insecte va être attaquée par des enzymes et l'intérieur de l'insecte qui contient toutes les lipides sera alors absorbé.

Nous terminons ainsi notre promenade en traversant la magnifique forêt de Nekaitz mais cette fois versant Espagnol. Un petit verre de rigueur avant de se quitter puis cette belle journée se termine.

 

 

20 juillet 2013

Le sentier des laminak

En compagnie de Florian Oller, accompagnateur en montagne

Notre randonnée du jour se passe à Camou-Cihigue, dans la partie la plus à l'est du massif des Arbailles. Après un premier arrêt à la chapelle St Jean-Baptiste, nous nous dirigeons vers l'ancienne carrière de marbre noir de Cihigue.

SAM_2798Florian nous explique comment s'est formée cette pierre calcaire qui a servi à construire de nombreux édifices en Soule (églises notamment). Nous pouvons admirer des traces de stylographes, ces veines d'oxydes métalliques présentes dans la pierre ainsi que des coquillages fossilisées. Par endroit, nous apercevons les marques laissées par les lames circulaires des scies qui débitaient le marbre. Cette carrière a cessé d'être exploitée à la fin des années 90.

Nous poursuivons notre randonnée le long du sentier des Laminak créé par un ancien gendarme, (aujourd'hui décédé) avec l'aide des villageois (Laminen Xenda). Tout le long du parcours, nous traversons les lieux fréquentés par les laminak et dignes d'un conte de fées : sous-bois (hêtres, chênes tétards, noisetiers, châtaigners...), clairières, grottes, sources... Les Laminak sont des petits êtres fantastiques de la mythologie basque. Ils habitent dans des grottes et vivent et travaillent la nuit. Les différents récits rapportent que ces créatures nocturnes sont de formidables bâtisseurs et on leur doit notamment la construction, en une seule nuit, du pont de Licq. D'après la légende, ce pont n'est toutefois pas terminé car il manquerait une pierre que les Laminak n'auraient pas eu le temps de poser.

SAM_2812Notre parcours passe à proximité de plusieurs grottes, comme celle de Bechanka très prisée des spéléologues et des Rhinolophes. A la grotte Bijou, nous nous attendons à apercevoir à tout moment un Lamina tant ce lieu semble habité. La cavité Arbalzeta vaut le détour surtout en cette journée très chaude : un souffle d'air frais s'échappe de cette cavité faisant office de climatiseur. Un régal !

Plus de 900 cavités ont été dénombrées dans le massif des Arbailles. Les explorateurs y ont trouvé flèches, arcs, peintures rupestres et autres sculptures dans ces cavités. La plus remarquable est sans doute Etxeberriko Karbia que nous n'avons pas visité par manque de temps et surtout parce que nous commencions à fatiguer.

SAM_2824Avec cette chaleur écrasante, nous ne rêvions que d'une chose : faire halte à la source des Laminak, Lamina Ziloa, une double résurgence salée autrefois reconnue pour soigner les rhumatismes. D'un côté, une source d'eau chaude (33,5°C), de l'autre une source d'eau froide.

 

SAM_2867Et pour finir en beauté notre merveilleux périple, nous avons terminé au bar du village (joliment agrémenté de sculptures en bois) où nous attendaient des boissons rafraîchissantes. Merci à Florian, chapeau à Aude, bisous à Xan et à vous tous qui avaient apporté sourire et bonne humeur au groupe.

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11 juillet 2013

Les insectes pollinisateurs non domestiques

Avec François-Olivier Chabot, accompagnateur en montagne.

SAM_2760A Uhart-Mixe, nous avons emprunté un petit tronçon du chemin de Compostelle qui nous a conduit jusqu'à la chapelle de Soyarce.

Durant la montée, nous avons arpenter les pelouses sèches à la recherche des insectes pollinisateurs qui sont de 4 ordres : les lépidoptères (papillons), les coléoptères (insectes dont les ailes se trouvent sous la carapace), les diptères (deux ailes (mouches)) et les hyménoptères (abeilles, guêpes...).

80 % de la reproduction des plantes est assuré par les insectes. Les 20 % restants sont assurés par le vent, les animaux.

Afin d'observer de plus près nos insectes bienfaiteurs, nous les avons capturé dans nos filets pour les relâcher ensuite bien entendu. Le premier à tomber dans nos filets est un Azuré, un papillon de la sous-famille des Polyommatinae. François-Olivier nous explique que les lépidoptères participent activement à la pollinisation en butinant et transportant le nectar de fleur en fleur. D'autres papillons seront observés tout le long de l'après-midi comme le demi-deuil, le paon du jour, et j'en passe.

papillonsAutre insecte piégé dans nos filet, le syrphe. Cette mouche (diptère) mime l'abeille pour se défendre de ses prédateurs. On la reconnaît à ses gros yeux de mouche. Comme les papillons, les syrphes butinent de fleur en fleur et se nourrissent de nectar. Ils pondent dans d'autres nids pour que les larves se nourrissent des larves des autres insectes.

En passant devant un abreuvoir, nous avons, par curiosité, observé la vie animale qui y prolifère : têtards bien sûr mais aussi notonecte, une punaise aquatique carnassière qui a la particularité de nager sur le dos sous la surface de l'eau.

SAM_2781Arrivés à la chapelle de Soyarce, nous avons profité des bancs à l'ombre pour nous rafraîchir après une montée sous un soleil de plomb. Ce site offre un joli panorama sur la vallée d'Amikuze mais malheureusement la brume à l'horizon nous a privé de la vue sur la chaîne des Pyrénées.

Nous avons donc poursuivi notre exploration à la recherche de petites bêtes comme ce Téléphore fauve, un coléoptère carnivore qui se nourrit d'espèces floricoles mais aussi de pollen.

Dans la descente, nous avons attrapé un lézard des murailles dont le ventre et la gorge étaient d'un magnifique orangé. Renseignement pris, le lézard mâle se reconnaît en période de reproduction à leur ventre orangé et aux petites tâches bleues sur les flancs.

lézard des muraillesPour finir, grâce à François-Olivier, nous avons pu voir des abeilles sauvages qui ne sont pas de suite identifiables pour les non-spécialistes comme nous. L'abeille sauvage est noire contrairement à l'abeille domestique et l'on peut facilement la confondre avec une mouche. Nous avons tenté d'en capturer une pour l'observer de plus près mais le mûrier épineux autour duquel elle butinait menaçait de nous piquer à tout instant.

Dans la montée, François-Olivier nous avait parlé de ces championnes de la pollinisation.

Il existe plus d'une centaine d'espèces d'abeilles sauvages en France. Elles sont généralement solitaires, elles ne vivent pas en essaim comme les abeilles domestiques. Elles ne produisent pas de miel, elles se nourrissent du nectar des fleurs et récoltent le pollen pour sa progéniture.

Encore une sortie très instructive, à renouveler au plus vite.

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5 juillet 2013

Histoires de frontières

Balade dans la vallée des Aldudes, du col de Mehatze au col de Lindus, le long de la frontière franco-espagnole en compagnie d'Emmanuel IÑARRA, médiateur du patrimoine au C.E.P. Ospitalea d'Irissarry.

Cette sortie avait pour but d'aborder le patrimoine présent le long de la frontière, les querelles de territoire et les événements militaires des époques révolutionnaire et napoléonienne.

SAM_2659Au col de Mehatze, nous avons parcouru plusieurs centaines de mètres à pied pour nous rendre sur le premier site, l'entrée d'une galerie antique (découverte par Denis Oronos et Gilles Parent) jusque là inconnue des archives. Cet ancien site minier (minerais de fer et de cuivre) ouvert en 2012, date de l'époque antique et n'aurait pas été ré-exploité à l'époque moderne. En cours d'étude et de fouille, le site n'a pas encore révélé tous ses secrets. Petite précision : Mehatze viendrait de « mehategi » qui signifie « mine » en basque.

Quelques mètres plus loin, à Bordako lepoa, nous nous sommes arrêtés à hauteur de vestiges protohistoriques (âge de fer). Un cromlech tout d'abord : ce monument funéraire a été fouillé en 1977 par Jacques Blot. Il renferme une couronne périphérique en double assise disposée autour d’une ciste centrale en forme de fer à cheval contenant des charbons de bois. A proximité, nous avons pu observer deux tumuli, autre monument funéraire composé de terre et de pierres.

SAM_2663Nous avons poursuivi notre balade le long de la clôture en nous intéressant cette fois aux bornes frontières des Pyrénées et au Pays Quint (Kintoa en basque, Quinto Real en espagnol).

Le Pays Quint est situé sur la frontière franco-espagnole, au sud de la vallée des Aldudes, appartenant à l'Espagne, mais exploité par la France (Traité de Bayonne signé en 1856). C'est une zone de pâturages et de bois qui s'étend sur deux à six kilomètres pour une surface de 2 500 hectares.

Jusqu'en 1700, le Pays Quint était bien plus vaste qu'aujourd'hui et s'étendait sur les terres des Aldudes, Banca et Urepel alors inhabitées et indivis.

Cette zone de pâturage était exploitée par les vallées du Baztan, Burguete, Erro, Roncevaux et Valcarlos en Espagne et par le pays de Baigorri (Anhaux, Ascarat, Baigorri, Irouléguy, Lasse) en France. Les habitants avaient un droit de jouissance et envoyaient généralement les fils cadets faire paître les bêtes. Ceux-ci avaient le droit d’y construire une cabane, de défricher, de faire un enclos en pierres... mais pour une durée déterminée. Passé ce délai, ils devaient détruire leurs installations provisoires (en basque « labaki » pour désigner ces zones défrichées encerclant l'habitation). Mais certains cadets ne respectèrent pas ces délais et s’y installèrent définitivement, d’où de nombreux conflits. Pour mettre fin définitivement à ces querelles paysannes qui pouvaient être très violentes (avec parfois des morts) et aux conflits avec les vallées voisines, le Traité de Bayonne de 1856 décida de la répartition territoriale et du régime de jouissance du Pays Quint. Les vallées prirent acte et c'est ainsi que l'on vit apparaître de l'habitat permanent. Aujourd'hui, plusieurs familles françaises habitent sur ce territoire. Elles paient l'impôt foncier en Espagne et la taxe d'habitation en France.

SAM_2669La frontière entre la France et l'Espagne est aujourd’hui matérialisée par 602 bornes frontières (ou croix) qui sont numérotées d'ouest en est. Ces bornes ont été plantées en 1785 et après 1856.

La borne n°1 se trouve entre la commune de Vera de Bidassoa et la commune de Biriatou. De nos jours, il n'existe que très peu de bornes d'origine portant la lettre R (« Real »), les autres ayant disparu ou été remplacées.

Quant aux premières bornes, elles remontent à l’an 1400 quand Charles le Noble demanda d’en planter pour limiter les « montes » des Aldudes.

SAM_2664Pour terminer cette sortie sur l'Histoire, nous nous sommes intéressés aux redoutes datant de l'époque militaire napoléonienne. Les redoutes sont des levées de terre bordées de fossés. Au sommet de Xapelarria, nous avons pu observer une redoute aux formes complexes. Cette fortification fut occupée et par l'armée française et par l'armée espagnole.

Il nous restait encore quelques kilomètres à parcourir pour atteindre le col de Lindus pour observer une autre redoute, mais l'après-midi touchait à sa fin et il nous fallait penser au retour. Nous sommes rentrés satisfaits de cette belle journée chaude et ensoleillée en compagnie de Manu, raconteur d'Histoires, passionnant et passionné.

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15 juin 2013

Yoga et randonnée : marchez...soufflez...relâchez.

Pour être en parfaite communion avec la nature, le CPIE Pays basque a proposé pour la première fois une randonnée entrecoupée de deux séances d'initiation au yoga avec Bertrand Siess, accompagnateur moyenne montagne et enseignant de yoga traditionnel.

SAM_2610Les participants ont répondu nombreux à l'invitation et c'est par une matinée ensoleillée que cette sortie a débuté au pied des Peñas de Itxusi.

La randonnée douce nous a conduit sur un joli site propice à une première séance de yoga après avoir traversé bois et rivières.

SAM_2626La séance a duré 1h30 ce qui nous a permi de bien nous immerger dans le paysage à l'écoute de nos sensations personnelles.

Le Yoga est une science indienne ancestrale de plus de 2500 ans qui permet à chacun de cultiver un certain bien-être au quotidien, tant sur le plan mental que physique. Une séance de Yoga propose la combinaison de différents enchaînements de postures physiques (que chacun peut réaliser suivant ses capacités du moment) avec des techniques de respiration et de relaxation (source : yogarando64.e-monsite.com).

Après cette première séance qui s'est terminée par un verre de thé fort agréable, nous sommes restés sur place pour pique-niquer et échanger sur nos ressentis.

Une fois les estomacs remplis, nous sommes repartis pour une petite balade à travers les fougères à la fois apaisés et remplis d'énergie.

SAM_2636La deuxième séance de yoga, plus courte, s'est déroulée au coeur d'une clairière près d'un ruisseau. Cette fois, Bertrand a utilisé une technique de relaxation offrant à chacun un temps d'intériorisation sur soi et sur son entourage.

Les différents exercices de respiration et autres postures statiques et dynamiques de yoga combinés à la marche sont un excellent moyen pour s'imprégner de nature et alléger le corps et l'esprit.

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3 mai 2013

Betizuak : les bovins sauvages

Encore une sortie déplacée pour cause de pluie. Cette fois, c'est le brouillard qui mets en péril notre balade. Mais puisque le groupe est présent au rendez-vous, autant nous lancer quand même à la recherche des Betizus en nous disant que le brouillard va finir par se lever.

SAM_2227En attendant d'apercevoir les bêtes à cornes, Iban Seiliez notre guide, président d'Iparraldeko Betizuak, nous présente son association basée à Urrugne. Les objectifs de l'association sont l'étude, la conservation et la sauvegarde des betizus du Pays Basque nord d'une part, et d'autre part de faire connaître au grand public ces bovins caractéristiques, les seuls à vivre en totale liberté en Europe.

Puis, Iban nous dresse le portrait de la bête : les Betizus vivent à l'état sauvage dans les montagnes : personne ne les soigne, ils ne sont ni capturés, ni nourris, ni même abrités. Ils présentent des traits sauvages tels que rusticité, territorialité, caractère farouche, capacité de profiter de fourrages de faible valeur nutritive, .... La seule intervention directe de l'homme sur les troupeaux se limite à une gestion de l'effectif par abattage (Source : Iparraldeko Betizuak).

Mais la race, considérée comme l'une des races bovines les plus anciennes du Vieux Continent, se voit réduite au fil des ans. On dénombre une centaine de spécimens sur les massifs du Mondarrain et du Xoldokogaina (où nous nous trouvons aujourd'hui) pour un total de 600 têtes sur tout le Pays basque.

 

SAM_2219En 1998, le standard racial est signé à Pampelune en Navarre : selon ce standard, la race betizu est constituée par une population bovine dotée d'une grande rusticité et d'un faible développement corporel : le mâle mesure environ 1,30 m au garrot et pèse dans les 400 à 500 kilos. La femelle est un peu plus petite : 1,20 m et un peu plus légère : 300 à 350 kilos. Ces bovins présentent une robe de couleur froment qui varie du froment clair au froment presque rouge selon le sexe et la saison (Source : Iparraldeko Betizuak).

SAM_2241Le brouillard a fini par se dissiper. Au cours de notre balade, nous passons devant des bouses et des traces de pas de Betizus ce qui indique que nous sommes sur la bonne voie. Malheureusement, arrivés en haut du Xoldokogaina nous apercevons des Betizus mais sur le versant opposé. Vu l'heure tardive, nous n'avons pas le temps de nous y rendre pour les approcher et nous nous contentons de les observer à la jumelle.

SAM_2229Malgré le fait que nous n'avons pas pu voir le Betizu de plus prêt, nous nous séparons le sourire aux lèvres car l'après-midi a été fort instructif. Iban a su nous sensibiliser à la protection de cette espèce qui appartient au patrimoine basque qu'il faut absolument préserver.

Nous ne manquerons pas de revenir sur les lieux avec l'espoir de revoir les Betizus et de l'admirer en toute liberté.

Pour plus d'informations, consultez le site internet d'Iparraldeko Betizuak : www.betiweb.fr

Album photos

30 mars 2013

Mystère de la saligue

La journée s'annonçait mal : la pluie s'est présentée au rendez-vous fixé à 10h à Tardets mais, ni une ni deux, nous avons pris la direction d'Abense de Haut laissant la pluie sur place !

Après avoir garé les voitures au bord du ruisseau l'Apoura, nous avons traversé à pied le pont d'Abense jusqu'au sentier botanique. Le ruisseau est particulièrement agité en cette période de l'année. Les pluies intermittentes et la fonte des neiges ont gonflé les cours d'eau transformés en torrents.

Cette sortie, encadrée par Florian Oller, accompagnateur moyenne montagne, avait pour but de découvrir les spécificités de la saligue, espace de transition entre la terre et l'eau.

SAM_2188Le terme de « saligue » désigne localement la végétation typique qui habille une zone humide qui borde la rivière. Il s'agit ici principalement de ripisylves de frènes soumises aux inondations.

Chaussés de bottes en caoutchouc et munis de paniers en osier, nous avons passé la matinée à explorer cet espace à la recherche de quelques champignons prometteurs suivant les recommandations de Florian : la Morille (Morchella) et la Pézize veinée (Peziza venosa ou Disciotis venosa) sont comestibles après longue cuisson (toxiques crues). Elles poussent généralement au pied des frènes. L'Oreille de Judas (Auricularia auricula-judae) pousse sur les branches mortes du Sureau (Sambucus). Elle peut être consommée crue en salade ou cuite en sauce.

SAM_2178Mais les champignons ne se laissant pas « attraper » si facilement, nous nous sommes aussi intéressés aux plantes comestibles de ce type de milieu : l'Aïl des ours (Allium ursinum) consommée en quiche en fin de cuisson, dans l'aïoli à la place de l'aïl ou frottée sur du pain. La Consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum) consommée plutôt cuite, utilisée pour épaissir les soupes. Le Fragon faux houx (Ruscus aculeatus). Les jeunes pousses sont comestibles cuites comme des asperges sauvages. La Mélisse officinale (Melissa officinalis) généralement consommée en infusion pour ses vertus apaisantes. L'Oxalis petite oseille (Oxalis acetosella) au goût acidulé, consommé en salade ou dans diverses préparation (soupes, sauces, tisanes...).

Florian nous a ensuite emmené sur 2 autres sites de même type et nous a apporté des informations très intéressantes concernant toutes ces espèces et beaucoup d'autres encore. Il nous a même expliqué comment faire de la limonade à partir de la fleur de sureau.

SAM_2189Une fois rentré chacun chez soi, la cueillette du jour a été cuisinée et consommée le soir même. Nous nous sommes bien régalés en repensant à cette agréable journée très instructive et conviviale. Et le moment du pique-nique sous la serre de l'ami maraîcher bio de Florian a été très apprécié. Journée à renouveler.

Album photos

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