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Le blog du CPIE Pays basque
29 octobre 2012

Migration de la palombe à Sare

     Initialement prévue le vendredi 26 octobre, nous décidons de reporter la sortie migration de la palombe pour cause de mauvais temps. Il s'avère que finalement le destin fait bien les choses puisque la météo exécrable du week-end a stoppé la migration de nos oiseaux. Nous partons donc pour une journée de beau temps signe de reprise du voyage.

 

     Le rendez vous est donné au parking des grottes de Sare puis nous reprenons les véhicules pour nous rendre au DSC06575point de départ de notre randonnée. Nous entamons la montée au rythme des coups de fusils qui raisonnent dans la vallée. A entendre cela, on se doute bien que nous allons voir du passage ! Il faut dire que toutes les conditions sont réunies pour que les migrateurs rejoignent des contrées plus accueillantes. La règle d'or pour que la migration se fasse en toute sécurité est ''l'économie''. Sur les 5 milliards d'oiseaux migrateurs du Paléarctique occidentale, un sur deux ne revient pas de ce périple. C'est pourquoi il ne faut pas se tromper de date et partir sans réfléchir. Les oiseaux migrateurs préféreront voyager par jour de beau temps mais surtout quand le vent n'est pas de face et aujourd'hui, c'est le cas !

 

     Nous avons donc le droit a un véritable défilé de ce qu'on appelle couramment la palombe. Il s'agit en réalité d'un pigeon ramier qui migre en effectifs impressionnant. Il est souvent accompagné du pigeon colombin appelé aussi rouquet qui est plus petit et qui n'arbore pas les bandes blanches sur les ailes et la queue que portent la palombe. Ces deux oiseaux vivent ensemble et fréquentent les mêmes biotopes. Ils quittent le nord de l'Europe pour rejoindre la péninsule ibérique où ils passeront l'hiver. Les plus gros effectifs hivernant se trouvent en Estremadure mais certains passent l'hiver en France quand ils trouvent de quoi manger. C'est le cas dans les Landes et dans le Sud de la Gironde où les oiseaux passent l'hiver à se nourrir dans les champs de maïs en compagnie des Grues cendrées.

 

     Sur tous ses lieux de passage ou d'hivernage, la palombe est chassée de plusieurs façons différentes. En Pays basque, la chasse qui prédomine est le tir au vol. Elle se pratique dans des postes de chasses très souvent placés sur des cols pour que l'oiseau soit à la porté du tireur. Les chasseurs attendent à plusieurs camouflés dans le poste et attendent que les vols passent avant de les tirer à la volée.

 

     A Sare, nous avons la chance d'avoir un des rares sites restant de chasse en ''pantière''. Il en reste 10 en France dont 9 se situent en Pays basque pour un seul en Béarn. Nous avons la chance aujourd'hui de pouvoir observer la méthode en direct. A l'entrée de la vallée se situe ce que l'on appelle un chatar (zatarra). Il s'agit d'un homme jonché en haut d'une tour qui est chargé d'orienter les vols de manière à ce qu'ils se dirigent vers les filets. Pour cela, ils disposent d'un long bâton au bout duquel est accroché un drap blanc. Quand les vols s'engagent dans le vallon, le chatarDSC06577 agite ce linge en criant afin de diriger le vol. Une fois le vol engagé dans le bon couloir, le travail est loin d'être terminé. Il faut faire descendre le vol dans la vallée. Pour cela, d'autres chasseurs sont placés en haut d'une tour d'où ils lancent des palettes blanches en forme de raquettes de ping-pong. Cet artifice est censé imiter un prédateur de la palombe qui fond sur le vol depuis le haut. C'est la méthode de chasse de l'épervier et de l'autour des palombes. Ces deux rapaces plongent sur les vols avant de passer en dessous pour happer l'oiseau de ses serres. La seule méthode de défense pour la palombe est donc de descendre afin que le prédateur ne lui passe pas dessous. Bref, revenons à la chasse. Une fois l'altitude du vol assez basse, le gros du travail est fait. Les palombes qui continuent leur trajet sont obligées de remonter lorsqu'elles passent le col où des filets verticaux les attendent. Les oiseaux se font piéger et le filet retombe au sol. Les rescapés seront par la suite tirés par des chasseurs en poste placés judicieusement derrière les filets.

 


DSC06579

     Une fois tout cela expliqué, nous poursuivons notre marche jusqu'au col où nous rencontrons des spotteurs de la LPO Aquitaine chargés d'effectuer le suivi migration sur la saison. Nous apprenons que 230 000 pigeons sont passés dans la matinée. Nous en profitons pour nous restaurer avant de rejoindre les palombières d'Etxalar. Le retour se fait gentiment par les bois de chênes où chacun jette régulièrement un coup d’œil à la recherche d'éventuels cèpes. C'est arrivés aux grottes de Sare que nous nous quittons après une journée riche en observations.

 

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Commentaires
A
milesker pour cette belle randonnée et surtout pour les nombreuses observations commentées auxquelles nous avons eu droit<br /> <br /> Bravo er encore merci<br /> <br /> A bientôt<br /> <br /> Antxon de Leyva
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  • Pour cette nouvelle année, le CPIE Pays basque s'est engagé à mettre en ligne un blog rendant compte de ses activités. Sorties naturalistes, conférences, journées de formation,... tant de manifestations dont vous pourrez trouver ici les comptes rendus.
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