Le brame du cerf: balade et écoute.

     Nombreux sont les participants qui ont décidé de venir écouter le célèbre et tant attendu brame du cerf. Nous sommes aujourd'hui guidés par Florian Oller, accompagnateur en montagne pour qui le cerf n'a plus aucun secret.

     Le départ de la balade se fait depuis Bagourdineta au dessus des chalets d'Irati et se poursuit dans la forêt versant ouest où Florian nous fait découvrir l'écologie du cerf. Le Cerf élaphe Cervus elaphus est le mammifère le plus grand de France. Du haut de ses 0,90 à 1,45 m. pour un poids pouvant flirter avec les 200 kg, il est en seconde position dans le classement Européen des plus grands mammifères après l'Elan. Nous apprenons qu'il existe plusieurs façon de nommer un cerf. Pour un mâle, jusqu'à 6 mois ce sera un faon. Il prendra ensuite le nom d'hère jusqu'à la fin de sa première année. De un à deux ans on le nomme daguet et c'est à partir de sa deuxième année qu'il devient cerf. La femelle quand à elle est un faon jusqu'à 1 an. Puis elle devient bichette jusqu'à ses deux ans pour prendre ensuite le statut de biche.

     Après cette brève pause instructive à chuchoter dans les sous-bois d'Irati, nous poursuivons notre promenade sur une piste forestière où nous trouvons les premières fumées de cerf. Elles se distinguent facilement des autres

excréments de ruminants par la présence d'une petite dépression à l'une des extrémités et un bombement ou une petite pointe de l'autre côté. Leur taille est d'environ 2 cm. Autre indice de présence qui ne laisse pas de doute quant à la présence du cervidé en forêt d'Irati : les empreintes. Elles sont de grande taille avec des dépressions de sabots de 8 à 9 cm chez le cerf et de 6 à 7 cm pour la biche. Quand le sol est meuble ou que l'animal bondit, les ergots peuvent marquer. Deux petits points sont alors visible derrière les sabots.

     A la sortie de la forêt, nous nous retrouvons au niveau des crêtes d'Hourharguieta où nous marquons un premier arrêt silencieux afin d'écouter d'éventuels mâles bramer. Après quelques minutes d'attente, certains d'entre nous entendent un brame sur le versant opposé. Le silence régnant est malheureusement rompu par le son d'une tronçonneuse provenant de la même direction que le brame entendu précédemment. Nous quittons donc les lieux après avoir pu observer un magnifique Balbuzard et un Busard des roseaux en migration.

     De retour aux voitures, le brouillard et le vent nous contraignent à reprendre la route pour des contrées plus clémentes. Nous empruntons la route d'Ahuski sur laquelle nous nous arrêtons en face du bois d'Inharchoury. Bien postés sur flanc de vallon, nous profitons du silence du repas pour entendre nos premiers brames d'abord timides puis, à partir de 20h30, c'est un vrai concert qui raisonne dans le vallon. Il existe plusieurs types de brames : le brame de présence, celui de langueur, de défi, de poursuite et enfin de triomphe. Chacun de ces ''cris'' n'est qu'exclusivement émit par le mâle durant la période de rut. Le but étant, pour les vieux cerfs, de conserver leur harde au complet en éloignant les prétendants et pour les jeunes de se constituer une harde. Durant cette période, le mâle peut perdre jusqu'à 20 kg puisqu'il passe la plus grande partie de son temps à s'accoupler, combattre et surveiller sa harde délaissant ainsi le nourrissage.

     Nous restons ainsi immobiles dans le silence le plus total à écouter ce concert de la nature jusqu'à environ 21h puis regagnons nos véhicules. Un grand merci à Florian pour son professionnalisme et le partage de ses connaissances.