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Le blog du CPIE Pays basque
15 juin 2012

Botanique en Haute Soule

Avec Christophe Bergès, botaniste au Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées.

Sedum 1

Au départ du village de Larrau, nous prenons la direction du col de Jaureguiberry en suivant le GR au dessus du camping et avec le soleil pour compagnon de route.

La balade vient à peine de démarrer que nous nous arrêtons déjà à hauteur d'un muret recouvert de végétation. Notre guide passerait la journée entière devant ce mur tant il y a de choses à observer et à interpréter. Le muret maçonné à la chaux accueille des espèces végétales calcicoles : orpin à larges feuilles (Sedum), orpin d'Angleterre (Sedum anglicum), Pariétaire (Parietaria officinalis L.), diverses petites fougères des murailles (Capillus asplenium ssp)... Le milieu calcaire est favorable à la pousse de ces plantes typiques qui s'épanouissent ici sur le ciment à la chaux.

Le sentier que nous empruntons ensuite est bordé de nombreuses plantes sur lesquelles nous nous attardons. Il y en a tellement que nous parcourons une centaine de mètres en 2h ! Mais nous sommes là pour ça, pour observer cette nature, pour mieux connaître cette flore et comprendre ses mécanismes.

Silène dioïque (Silene dioica) et Silène à feuilles larges (Silene latifolia), petite primulacée jaune (Lysimachia nemorum), Scrofulaire des Alpes (Scrophularia alpestris), Julienne des Dames (Hesperis matronalis), Berce des Pyrénées (Heracleum sphondylium subsp pyrenaïcum), la liste serait bien trop longue si nous devions toutes les citer.

Conopodium denudatum noisette de terre

Nous quittons les bords des chemins et des prairies humides pour atteindre l'étage supérieur celui des bois clairs et clairières, en lisière ou dans les chemins de forêts. Christophe trouve un conopode (Conopodiumdenudatum) dont le tubercule souterrain est comestible et a un goût de noisette. On trouve généralement ce conopode sur sols acides, légers. Et Alain, le curieux participant, a pu constater qu'effectivement il a un goût de noisette.

Cette découverte gustative s'est poursuivie avec d'autres espèces végétales comme l'Oxalis forestier ou l'oseille des bois (Oxalis ascetosella), la fraise des bois (Fragaria vesca), et l'alliaire (Alliaria petiolata). Plus tard dans la soirée, Christophe pourra déguster une omelette aux cèpes ramassés par Pierre, le cueilleur de champignons !

Nous arrivons ensuite à hauteur de plusieurs espèces de fougères : Christophe nous explique comment les identifier en fonction de la forme de la feuille, du dessous du limbe, de la couleur du pétiole ou de la disposition des sores, par exemple.

fougère

Durant notre progression, nous observons plusieurs colonies de fougères aigles (Pteridium aquilinum). Alors que Christophe nous apporte des informations sur l'espèce et son milieu naturel, nous apercevons plusieurs bouquets de fleurs jaunes au milieu de la fougerais. Il s'agit de l'arnica des montagnes (Arnica montana). Christophe est fort intéressé par cette découverte car l'arnica est plutôt rare à cet étage de végétation où nous nous trouvons. Après avoir prélevé un spécimen, Christophe pointe sur son GPS la localisation de la plante afin de pouvoir revenir sur les lieux pour d'éventuelles recherches scientifiques futures.

Alors que le groupe écoute attentivement Christophe leur parler de la végétation spécifique aux abords des prairies (lieux piétinés), deux participantes, le nez en l'air, ont la chance de voir le vautour percnoptère passer au dessus de leur tête.

Serapias lingua orchidée acidiphile

Après la pause déjeuner, nous nous intéressons de plus près à un type de milieu, celui des pelouses calcicoles oligotrophes, formé de végétaux de faible hauteur comme la grassette commune (Pinguicula vulgaris, plante carnivore), l'orobanche grêle (Orobanche gracilis, plante parasite), le sérapias à langue (Serapias lingua, orchidée acidiphile).

Il est temps d'entamer le retour qui se fait par une piste empierrée en pente douce. Après avoir admiré la vue sur la cascade de Pichta et les deux hauts sommets souletins, le Xoldokogaina et le Chardekagaina, nous arrivons sur une station où la roche mère affleure. Là, nous pouvons y observer, entre autres, la Germandrée des Pyrénées (Teucrium pyrenaicum), la bruyère cantabrique (Daboecia cantabrica), l'anthyllide vulnéraire (Anthyllis vulneraria), l'hélianthème commun (Helientemum numularium).

Cette sortie botanique fut très dense mais fort instructive car nous avons vu la corrélation entre la végétation et son milieu naturel. De plus, Christophe nous a donné des clés de détermination permettant d'identifier les végétaux plus facilement ainsi que des notions d'étymologie pour comprendre les noms scientifiques attribués aux plantes.

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