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Le blog du CPIE Pays basque
18 février 2012

Balade en raquettes: faune sauvage et manteau neigeux.

     En pleine période de grand froid, la neige ne manque pas au Pays basque. En effet, après quelques -10°C voire moins, accompagnés de précipitations, la forêt d'Iraty et ses alentours sont recouverts d'unP1020917 manteau blanc. En plus de ça, le soleil est au rendez-vous pour cette sortie sur le thème de la faune sauvage et de la neige. Que demander de plus ? Nous retrouvons donc notre guide François-Olivier Chabot (accompagnateur en montagne) au parking du lac à côté de la maison des expositions. Raquettes chaussées, crème solaire étalée, trois polaires sur le dos, top départ. Nous empruntons la route qui rejoint le col de Sourzay et nous arrêtons peu après pour observer les premières empreintes dans la neige. Il s'agit d'un ongulé. Ce sont les deux sabots au fond des traces qui nous permettent de confirmer ce premier indice. Les traces sont assez profondes ce qui nous indique soit que l'animal en question est lourd, soit que la surface sur laquelle repose tout son poids est faible. Les possibilités par rapport à notre situation géographique nous orientent vers le sanglier, le chevreuil ou le cerf. Au vu de l'épaisseur de neige, un sanglier aurait eu le ventre qui frotte sur celle-ci puisque c'est un animal court sur pattes. Il ne nous reste que le chevreuil et le cerf et c'est la taille importante des traces qui va nous faire élucider cette première énigme en jugeant à l’unanimité qu'un cerf est passé par là.

     Nous poursuivons notre promenade tête baissée à guetter la moindre petite empreinte qu'auraient laissé nos amis les bêtes. Nous voilà maintenant devant une empreinte à cinq doigts qui P1020924suit notre chemin. Il s'agit d'un plantigrade ce qui nous fait nous diriger vers soit un mustélidé soit le seul représentant français de la famille des viverridés ; la genette. Tous ces animaux possèdent des griffes non rétractiles mais seul le blaireau les marque réellement en raison de son poids qui peut atteindre les 20 kg. Nous l'enlevons donc de la liste des suspects. La longueur des empreintes étant d'environ 4 cm, nous pouvons éloigner la piste de la belette, du putois et du vison (qu'il serait étonnant de trouver ici). Il ne nous reste donc plus que la fouine, la martre et la genette. La genette possède un pouce décalé sur le côté ce que nous n'observons pas sur la trace en question. Nous laisserons donc un point d'interrogation sur l'identité de cet animal errant avec un petit penchant pour la fouine ou la martre.Traces chien renard

     Le soleil brille et plus surprenant encore, il chauffe ! Peut-être est-ce due à la pente prononcée que nous empruntons en direction d'Occabe qui nous fait enlever une, puis deux couches de vêtements. Nous poursuivons la promenade dans les bois en esquivant les tas de neige que les arbres nous lâchent sournoisement sur la tête. Nous marquons un petit arrêt entre les branches qui laissent entrevoir un magnifique ciel bleu pour écouter François-Olivier nous expliquer comment différencier des traces de chiens et de renards. Premier élément de distinction, la trace du chien a une forme plutôt ronde alors que celle du renard est ovale. Afin d'être sûr de nous, il suffit de tracer un trait juste sous les deux coussinets avant qui ne sont autre que le majeur et l'auriculaire. Si celui-ci vient à couper les deux autres coussinets, il s'agit alors du chien domestique. Dans le cas contraire, l'empreinte sera celle d'un renard (voir schéma ci-contre).

     Dernière petite sueur sur une montée assez prononcée puis nous voilà sur le plateau des cromlechs d'Occabe où nous nous arrêtons pour nous restaurer. Après avoir repris des forces, François-Olivier nous explique le phénomène de formation des flocons de neige. Notre atmosphère contient en P1020949permanence des micro particules de poussières en suspension. C'est là le départ de la formation des gouttes de pluies ou des flocons de neige lorsqu'il fait assez froid. Ces fines particules sont les noyaux autour desquels vont venir s’agglutiner des gouttelettes. Cet assemblage va constituer une plaquette hexagonale support du flocon. A chaque arête de cet hexagone, des aiguilles vont venir se greffer ce qui nous donne une forme géométrique à la fois complexe et fascinante. Il existe plusieurs formes de flocon qui se forment et se déforment en fonction de la température. François-Olivier nous explique que lorsque la température reste assez basse, les flocons conservent leur forme d'origine et c'est pourquoi nous ne pouvons les assembler sous forme de boule de neige. A contrario, lorsque ces flocons commencent à fondre, leur assemblage se fait plus facilement. Démonstration !P1020952 Notre guide creuse un trou dans la neige de façon à nous montrer les différentes couches. En surface, nous avons une neige chauffée par le soleil. La température est prise grâce à un thermomètre de cuisine et nous indique +0,4°C. La neige est facile à assembler sous forme de boule. Une quinzaine de centimètres dessous, une fine croûte de glace sépare la couche de surface de la seconde. Les flocons sont beaucoup plus légers et désolidarisés. La température y est de -0,4°C ce qui justifie le fait que nous ne puissions faire de boule de neige. Les flocons ont conservés leur structure originelle. Dernière prise de température cette fois au ras du sol. Le thermomètre nous indique +0,1°C. Étrange ? Pas tellement. C'est en fait ce que l'on appelle la géothermie. Le sol conserve une certaine chaleur qu'il restitue à la partie inférieure du manteau neigeux.

     Il est temps de redescendre mais avant ça François-Olivier veut nous montrer une dernière petite chose pour nous rassurer avant la descente. Est-elle si engageante que ça ? Il sort de son sac un ARVA (Appareil de Recherche de Victime d'Avalanche). Ce sont deux petits boîtiers électroniques émetteurs et récepteurs d'ondes hertziennes. Lors de randonnées en zone enneigée, il est important de posséder ce type d'appareil pour des questions de sécurité. Chaque randonneur en possède un toujours réglé en mode émission. Ainsi, lorsqu'une personne se retrouve bloquée sous la neige, ceux qui sont restés en surface n'ont plus qu'à passer en mode réception et chercher la victime à l'aide de l'émission sonore. Selon les modèles, plus on approche de la victime, plus les blancs séparant les ''bips'' sont court ou plus leur volume est fort. Nous n'avons bizarrement trouvé aucun volontaire pour faire la victime et s'enterrer.

     Une fois la démonstration faite, nous entamons la descente dans la forêt qui rejoint Sourzay et quelques glissades, quelques chutes plus bas, nous revoilà au niveau du lac. C'est l'heure de se séparer après une magnifique journée ensoleillée et riche en apprentissage. Un grand merci à François-Olivier de nous avoir transmis toutes ses connaissances ainsi qu'à tous les participants pour leur sympathie et leur bonne humeur.

Album photos

P1020938

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